Né le 27 juin 1927, Claude Verlinde travaille et construit son oeuvre jusqu'au jour de sa mort. Dès la fin des années 50, son style s'affirme. C'est un dessinateur extraordinaire. Il se perfectionne dans l'usage des couleurs. Son imaginaire l'emporte. Il rend compte de ce qui est. Mais, il le transforme pour inviter le spectateur à la réflexion. Ses toiles et ses dessins conduisent le profane dans un long chemin initiatique. Il n'est pas étonnant qu'il a noué une amitié profonde avec Louis Pauwels et des contacts chaleureux avec Jacques Bergier, les auteurs du "Matin des magiciens", ni qu'il collabore à la revue d'avant-garde "Planète".
Un artiste-peintre majeur de la période 1958 - 2020

Le monde des arts endeuillé
Son épouse Marie-Thérèse qui l'a soutenu dans toutes ses activités et avec laquelle il formait un couple complice appelle les pompiers et le SAMU. Les secours viennent rapidement. Le coeur a lâché.
Ce coeur qu'il avait immense, qu'il a donné sans compter, dans ses toiles, dans ses dessins, à sa famille, à ses amis, à son public, à son Art, son coeur fatigué, son coeur épuisé, son coeur brutalement serré, renonce à se battre.
Ce triste vendredi, dans la nuit, c'est un immense peintre qui endeuille le monde des arts, les amis du beau, les esthètes. Mais, même si sa candidature unique ne l'a pas rendu académicien, son oeuvre est immortelle.
Moi j'ai toujours prétendu n'appartenir à aucun mouvement. Alors j'ai réfléchi et je peux dire maintenant que ce que je fais, c'est de la peinture humaniste.
Je pense que le mot en lui-même doit être suffisant si on réfléchit à tout ce que ça représente et à tout ce que ça élimine.
Moi, je m'en tiens, sans entrer dans le débat complètement, à quelque chose qui peut quand même compter beaucoup, à mon avis, le mot de Paul Valéry qui a dit : "Ce qui ne représente rien, n'est rien". C'est très court, mais ça veut dire beaucoup.
Informations
Bénédiction à 14h30
Basilique Notre Dame du Perpétuel Secours
55 boulevard de Ménilmontant
75011 Paris
Inhumation à 16h
Cimetière du Père Lachaise
90e division
boulevard de Ménilmontant, sans numéro
75020 Paris
face à la rue de la Roquette et au 21, boulevard de Ménilmontant
Métro Philippe Auguste (ligne 2) – Bus 61, 69.
Tous ceux qui en auront la possibilité sont conviés pour lui rendre hommage.
Alors, j'entends souvent parler de l'art contemporain et des contemporains. Mais je me dis, mais sacré bon Dieu, si je ne suis pas contemporain, qu'est ce que je suis ? Quand je travaille, je ne pense jamais à l'art contemporain, surtout pas ! Ca n'a pas le moindre intérêt.
La peinture n'a pas besoin de ces considérations là, parce que les éléments et la nature même de la peinture n'ont rien à voir avec ce qui est soulevé. La peinture est avant tout quelque chose qui ressemble à une fenêtre qui s'ouvrirait sur le monde, on peut même dire l'univers, si l'on veut. Et ébloui par cette ouverture, on doit en penser quelque chose. Sans avoir la moindre référence à l'art contemporain ou pas contemporain, ou tout ce qu'on voudra d'annexe.
En réalité, c'est ce que l'on voit quand on ouvre les yeux sur le monde. Et on devrait être stupéfait et étonné, émerveillé ou dérouté parce qu'on voit, par ce que c'est vraiment… Le fantastique est vraiment là ! Et on s'imagine avoir tout dit, ça n'est pas vrai, on n'a pas tout dit, on en est loin. Si on n'oublie pas qu'on est dans un monde actuel, qui n'est qu'un passage, j'espère, complètement matérialiste, alors c'est abandonner cette vision-là pour plonger dans un monde de l'esprit. Tout est là. Si on abandonne le matérialisme, déjà c'est plus une grande porte ouverte vers autre chose.
par la journaliste Vaea Devatine.
Il n'y aura sans doute pas le Ministre dit "de la Culture" selon Claude Verlinde. Il était jugé trop à droite pour sa proximité avec Louis Pauwels et trop fidèle à la tradition de ce qu'est la peinture depuis des millénaires pour plaire aux "cultureux en veste rose" et aux bobos du "en même temps", les adeptes du "plus c'est laid et vulgaire, plus c'est subventionnable".
Gilles Dambier.