Refroidi par ces déconvenues, le président a reconnu qu’il n’avait « pas gagné la bataille pour l’emploi », mais il tient à rester optimiste et compte poursuivre les efforts, en commençant par les contrats de génération. « C’est pour la jeunesse que nous avons créé 100 000 emplois d’avenir en 2013, nous en introduirons 50 000 en 2014 » a déclaré François Hollande lors de sa conférence de presse à l’Elysée. Claude Bartolone avait déjà mentionné cette possibilité en octobre 2013. « Si la croissance n’est pas assez forte et au rendez-vous en 2014, il faut se réserver la possibilité d’en faire 50.000 de plus » avait-il fait savoir.
Voilà qui est bien joli, mais ce n’est pas ça qui résoudra le fond du problème. Les entreprises attendent davantage du Gouvernement que cette mesure qui, non seulement sent le réchauffé, mais consiste à créer artificiellement des emplois. Il en est de même du choc de simplification qu’a de nouveau évoqué le François Hollande dont l’intention est de créer un conseil dédié.
Réjouissons-nous, il n’est pas question de s’en tenir là. La réduction du coût du travail fait aussi partie des moyens qu’il compte mettre au service de la relance. Une mesure enfin véritablement engageante ? Il était effectivement temps de l’envisager après avoir créé des organismes qui n’ont pas vraiment fait leurs preuves telle que la Banque publique d’investissement, ou après avoir lancé des mesures qui ont brillé par leur inefficacité tel que le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE).
Cette décision, si elle est poussée assez loin, devrait satisfaire l’association Génération entreprise entrepreneurs associés (GEEA) fondée par Olivier Dassault, force de proposition en matière d’emploi. Elle a fait part, dans son livre blanc paru en décembre, des mesures qu’elle estime nécessaires à l’amélioration de la marge de manœuvre des entreprises. Actuellement asphyxiée par des prélèvements obligatoires que seule la Belgique devance en Europe, la France gagnerait grandement à exonérer de cotisations sociales, patronales et salariales pendant un an une entreprise de moins de 10 salariés embauchant un nouveau salarié en CDI. Une mesure très incitative selon le livre blanc.
Outre l’allègement fiscal, le GEEA propose d’affecter une partie de l’allocation chômage perçue par un salarié en recherche d’emploi à l’entreprise qui l’aura embauché, et ce pour une durée ne dépassant pas 6 mois. Une autre manière d’inciter les entreprises à embaucher tout en réduisant les coûts du chômage supportés par Pôle Emploi. Il serait également judicieux de laisser aux entreprises la possibilité de gérer leurs propres filières d’apprentissage plutôt que de les obliger à contribuer à des centres de formation, indique l’association. Leurs besoins en personnel et en compétences trouveraient ainsi une satisfaction immédiate.
Gageons que le Gouvernement osera prendre des mesures audacieuses en 2014, sans craindre de mécontenter les Français et de se faire des ennemis. C’est dans l’inaction qu’il prend les plus grands risques de voir la situation s’aggraver.

En annonçant dès le début de l'année 2014 que les entreprises doivent remporter la bataille pour l'emploi, le Président François Hollande semble serein. Si le chômage ne recule pas, pourra-t-il être tenté de dire que la faute en incombe aux entreprises qui n'auront pas joué le jeu à fond ? Le dispositif prochainement mis en place par le gouvernement sera-t-il suffisant ? La réponse avant 2017, à la veille des élections présidentielles.
Annoncé 6 jours après le discours du Président de la République, le taux de TVA pour la presse en ligne baissera de 17.9 points, s'alignant sur le taux de TVA pour la presse imprimée. Il passera de 20 % à 2.1 %, un "taux super réduit" a indiqué le Premier ministre lors de ses voeux à la presse le lundi 20 janvier 2014 à l’Hôtel de Matignon.