Depuis 1984, date du premier statut d’autonomie interne, « Gaston Flosse ne cesse de demander l’élargissement du statut d’autonomie de la Polynésie française », faisant réagir à l’époque le Tavini Huiraatira qui l’accuse de faire de la « démagogie » (2).
En 1985, un premier « Amuitahiraa no Porinetia (l’union pour la Polynésie) est lancé entre plusieurs partis, sans le parti indépendantiste le « Tavini Huiraatira » qui n’a pas encore de membres à l’assemblée territoriale - ce sera le cas en 1986.
A cette époque (toujours en 1985), Gaston Flosse propose, à 54 ans, le modèle des Îles Cook de « statut d’indépendance associée », ou « self-government », avec la Nouvelle-Zélande.
Le 25 juin 2020, Gaston Flosse, 89 ans, va plus loin, en réunion publique pour le 2e tour des élections municipales à Papeete en soutien au jeune indépendantiste Tauhiti Nena, 52 ans :
1) la transformation du Tahoeraa Huiraatira (précédemment “Union Tahitienne - UNR”) en “Amuitahiraa no te Nuna’a Ma’ohi” (l’union du Peuple Ma’ohi) ;
2) sur cette base, la Polynésie française doit passer au stade supérieur : la souveraineté avec une association.
Gaston Flosse annonce le changement du « Tahoeraa Huiraatira » en « Amuitahiraa no te Nuna’a Ma’ohi » lors du prochain congrès de son parti, prévu le 29 août.
“Il sera ouvert à tous”, précise-t-il.
Il indique volontiers que Tauhiti Nena affiche cet objectif depuis août 2016 ce qui renforce les liens entre les deux hommes. Tauhiti Nena deviendrait le numéro deux de « l’Union du Peuple Polynésien ».
Après avoir fait part à l’assistance de son analyse sur les limites atteintes par le statut d’autonomie interne de la Polynésie française, Gaston Flosse lancera, sur la base de “ l’Union du Peuple Ma’ohi”, la transformation de la collectivité d’outre-mer en « Pays souverain associé à la France ».
« Et si on n’est plus content de la France, on pourra arrêter quand on veut » indique-t-il simplement, en expliquant qu’il faudra alors être associé avec un autre pays. Si nous allons seul demander à l’Etat la souveraineté associée, nous n’aurons aucun poids. »
L’union fait la force, c’est le but du changement de nom et de statuts du Tahoeraa Huiraatira.

(2) L’archipel de la puissance ? La politique de la France dans le Pacifique Sud de 1948 à 1998, par Sarah Mohamed-Gaillard (2010) Page 114.