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La Révolution s’emballe - Partie 4

Les Révolutionnaires s'entre-tuent ; la chute des Girondins est engagée.


Le 12 avril 1793, les girondins réagissent au réquisitoire de Robespierre.


13 Avril 2013 - 21:21
     

Le 11 avril 1793, les girondins se concertent. Ils préparent leurs discours pour le lendemain. Robespierre a pris la parole à la suite d’une pétition apportée par une section parisienne, un comité. Il a dressé un réquisitoire contre les girondins.

Les girondins mettent en cause Robespierre, Danton et Marat

Et le 12 avril 1793, Pétion (1) d’abord puis Guadet (2) montent à la tribune pour mettre en cause Robespierre, Danton et Marat. Cette fois de part et d’autre la confrontation est jugée comme certaine.

Pétion parle de son banc à la Convention.

- Pétion : "Je demande la censure du membre qui permis de dire son opinion individuelle sous le nom d’un comité".
- Robespierre : "Et moi, je demande la censure de ceux qui protègent les traîtres".

Pétion s’élance à la tribune (Des rumeurs s’élèvent dans les galeries occupées par le public).

- Pétion : "Je demanderai en effet que les traîtres et les conspirateurs soient punis".
- Robespierre : "Et leurs complices".
- Pétion : "Oui, leurs complices et vous-même. Il est temps que toutes ces infamies finissent, ; il est temps que les traîtres et les calomniateurs portent leur tête sur l’échafaud ; et je prends ici l’engagement de les poursuivre jusqu’à la mort".
- Robespierre : "Réponds ! Au fait !"
- Pétion : "C’est toi que je poursuivrai".

(Murmures d’un grand nombre de membres). Le président demande le calme. Les débats se poursuivent.
Pétion ne lâche pas sa prise.

- Pétion : "(…) Oui, je fais le serment de poursuivre les traîtres ; oui, il faut que Robespierre soit marqué comme autrefois les calomniateurs" (nouveaux murmures) "Que signifient donc ces dénonciation perpétuelles contre les hommes qui ont toujours respiré pour la liberté ? Oui, le peuple connaîtra bientôt ceux qui, sous le masque d’un faux patriotisme, le trompent, l’égarent, le poussent vers l’abîme ; oui je serai content lorsque j’aurai vu ces hommes qui veulent perdre et qui perdraient, en fin, la République, porter leurs têtes sur l’échafaud" (quelques applaudissements) "Je prouverai jusqu’à l’évidence quels sont ceux qui trahissent la République, quels sont ceux qui, à force de calomnies et de crimes la font détester avant qu’elle soit établie. Ils crient sans cesse au peuple : Levez vous. Eh ! Quand il sera debout, que pourrez vous lui dire ? Qu’a-t-il à renverser, qu’a-t-il à égorger, si ce n’est la Convention nationale ?"

- Robespierre : "C’est nous qu’on veut faire égorger...." ….

(il s’élève de violents murmures dans une partie de la salle) Une voix lance à Robespierre :
"Taisez-vous dictateur du 10 août !"

Pétion habituellement assez calme est très animé pendant son intervention.

- Pétion : "Je ne suis pas inquiet de l’opinion que la Nation peut avoir de nous en instant, je ne suis pas inquiet de celle qu’elle pourra avoir par la suite, je ne suis pas inquiet surtout du jugement que la postérité portera sur nous ; mais dans ce moment, nous devons nous montrer ici sans ménagement, sans faiblesse, nous devons sévir
contre les hommes audacieux qui avilissent par un système constamment suivi la représentation nationale. Nous ne devons pas souffrir qu’on nous menace sans cesse du poignard des assassins"
.

- Marat : "C’est vous…" (Une grande partie de l’assemblée manifeste son indignation aux mots de Marat par des cris).

Pétion reprend un peu plus tard :
"On prodigue des calomnies infâmes ; y répondez-vous, on ne vous écoute point, on réitère, on suit le même plan, on répète les calomnies, on espère qu’à la fin on y croira".

Marat demande en vain la parole lorsque Pétion descend de la tribune et reçoit les plus vifs témoignages d’intérêt et de satisfaction d’une grande partie de l’assemblée.

A suivre sur Paris Tribune...

Bibliographie :
- Débats de la Convention Nationale ou analyse complète des séances - Tome III Paris - A Bossange et Baudouin Frères - 1828
- Site : http://www.assemblee-nationale.fr



(1) Jérôme Petion de Villeneuve : Président de la Convention du 20 septembre 1792 au 04 octobre 1792. Il a été le premier à occuper ce poste. Il est girondin et est élu de l’Eure-et-Loir Ancien président de l’assemblée législative du 4 au 20 décembre 1790.
(2) Marguerite, Elie Guadet est député de la Gironde, girondin.
(3) Jean-Paul Marat est député de Paris, montagnard, créateur du journal "l’Ami du Peuple", hanté par l’idée d’exécution des traîtres.

Articles :
- 10 avril 1793 - 10 avril 2013 : La Révolution s’emballe il y a 220 ans.
- La Révolution s’emballe il y a 220 ans - Partie 2.
- La Révolution s’emballe il y a 220 ans - Partie 3.
- La Révolution s’emballe il y a 220 ans - Partie 4.
- La Révolution s’emballe il y a 220 ans - Partie 5.
- La Révolution s’emballe il y a 220 ans - Partie 6.
- La Révolution s’emballe il y a 220 ans - Partie 7.
- La Révolution s’emballe il y a 220 ans - Partie 8.
- La Révolution s’emballe il y a 220 ans - Partie 9.

- 7 novembre 2012 : Le procès de Louis XVI sur Paris Tribune.
- 3 décembre 2012 : Le Procès du Roi, il y a 220 ans.
- 8 décembre 2012 : Louis XVI peu avant le début de son procès.
- 10 décembre 2012 : Rapport Lindet : historique de la conduite du Roi Louis XVI avant son procès.
- 11 décembre 2012 : "Louis, le peuple français vous accuse".
- 21 janvier 2013 : Fin tragique de Louis XVI.

- Partie 1 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 2 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 3 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 4 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 5 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 6 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 7 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 8 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 9 - dernière partie : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?

- 24 septembre 2012 : « La République est une et indivisible » depuis 220 ans
- 22 septembre 2012 : 220e anniversaire de la naissance de la République.
- 10 août 2012 : 220e anniversaire de la chute de la Monarchie.

- 5 octobre 2011 : Qui convoite la place au métro Convention ?
- 22 juin 2011 : Le Maire de Paris ne connaît pas la rue Thiers.
- 11 juin 2011 : Une guillotine à l’Hôtel Drouot.



Journaliste, coordinateur des articles sur l'histoire, culture et politique, ventes aux enchères. En savoir plus sur cet auteur


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