Maître Alexis Gublin, avocat rémunéré par la Ville de Paris pour défendre Jean-Pierre Lecoq, lequel en tant qu'élu n’a pas déboursé un centime d'euro pour attaquer dès 2010, demande le renvoi de l'affaire : il est absent de la capitale le même jour. Une avocate plus jeune est déléguée sur place avec, à la main, un pouvoir de 3 lignes et demie signé de la main de Jean-Pierre Lecoq sur un papier à en-tête de la mairie du 6e arrondissement, mandat exclusivement pour le renvoi. Jean-Pierre Lecoq, le plaignant, le demandeur en Justice, souhaite que l’affaire qu’il a lancé soit retardée. Il est vrai qu’une audience publique avant les municipales peut avoir une résonance au delà de la Seine. Des rives du 1er arrondissement de Paris qui bordent le Palais de Justice, un écho enjamberait facilement le fleuve jusqu’à celles du 6e arrondissement pour couvrir ensuite les 4 quartiers Monnaie, Saint-Germain-des-Prés, Odéon et Notre-Dame-des-Champs et les 6 conseils de quartier. De là à imaginer que les mots devant la Cour moissonnent des voix côté jardin, que ce soit au Luxembourg ou à l’Observatoire, c’est en tout cas un risque électoral dont tout élu à horreur.

Maître Gérard Ducrey expose qu’il ne doute pas de la loyauté de son confrère, avocat de la partie adverse. "Oui, acquiesce la Présidente, (même si) il n'y a pas de preuves". Maître Gérard Ducrey relève en revanche que le cabinet de Maître Alexis Gublin a l'habitude des affaires de presse et que ses collaborateurs sont expérimentés. "Le pouvoir judiciaire ne peut être placé sous influence de la politique municipale" explique-t-il, "il (Jean-Pierre Lecoq) aurait pu se faire représenter !" Madame la présidente de la Cour d'Appel acquiesce et indique qu'elle a bien rappelé à Maître Alexis Gublin qu'un confrère peut plaider à sa place : "Je lui ai dit qu'il pouvait se faire remplacer". La salle sent la jeune avocate du cabinet Delecroix Gublin être sur le point de défaillir.
La date de l'audience en appel est connue depuis plus de 5 mois et aucune demande de renvoi n'a été formulée avant le 10 février 2014, soit 2 jours avant l'audience. Sans une affaire retenue par le Parquet de Marseille le même jour, Maître Alexis Gublin serait prêt. Pourtant aucune conclusion n'a été envoyée ni à la Cour ni à la partie adverse qui elle a régularisé et communiqué ses conclusions plusieurs jours à l'avance.
- "Je ne mets pas en doute la loyauté de mon confrère mais cela sert Monsieur Lecoq qui en retire un gain politique" explique Maître Gérard Ducrey à la Cour "(...) Il y a aussi une affaire en parallèle de menaces de mort".
- "C'est une atteinte au secret de l'instruction" s’exclame l'avocate du cabinet Delecroix Gublin.
- "Non, rétorque Maître Gérard Ducrey, l'arrêt de la Cour de Cassation a été versé dans l'offre de preuve en 1ere instance".
L'Avocat Général laisse la Cour apprécier. Maître Alexis Gublin absent voulant plaider lui-même, Jean-Pierre Lecoq absent, Maître Gérard Ducrey et sa cliente Vaea Devatine, directrice de publication de Paris Tribune, acceptent la demande de renvoi. "Je ne suis pas moins loyal que mon confrère" résume-t-il.
La Présidente relève que puisque l’affaire est renvoyée, Vaea Devatine s’est déplacée pour rien. "C'est tout-à-fait normal" répond celle-ci à la Cour.
La date de plaidoirie, en audience publique, devant la Cour d’Appel de Paris, chambre 2 pôle 7, est fixée au 11 septembre 2014 à 13 heures 30 et deux heures de débats sont prévues.
L'avocate du cabinet Delecroix Gublin vient saluer la directrice de publication de Paris Tribune en partant. La porte en bois et en cuir de la salle d'audience, en se refermant sur la sortie de l'avocate de Jean-Pierre Lecoq, bruisse, imitant un "ouf" de soulagement.
- Le 23 octobre 2014 à la Cour d'Appel de Paris : Jean-Pierre Lecoq perd son procès contre Vaea Devatine.
- Le compte-rendu d'audience devant le TGI : Jean-Pierre Lecoq ne veut pas d'investigation dans le VIe arrondissement par Paris Tribune : le compte-rendu d'audience.
- Le 4 juin 2013 au Tribunal de Grande Instance de Paris : Jean-Pierre Lecoq perd contre Paris Tribune : le jugement.
- En direct de la Cour Européenne des Droits de l’Homme : Un élu peut être critiqué plus librement que les citoyens ordinaires.