
C'est mécanique, mathématique et égalitaire : riches, pauvres, travailleurs ou chômeurs, personne mourante ou nouveau-né, les Français ont une dette vis-à-vis de l'Etat d'environ 18.000 euros chacun. De quoi être mécontent. Devoir de l'argent rend nerveux, parfois violent. Au Moyen-Age, le plus sûr moyen pour un seigneur de ne pas rembourser son créancier était, outre de lever des impôts, de confisquer ses biens ou de le faire disparaître. C'est ainsi que les Templiers et les Juifs ont été spoliés et tués, le degré zéro de la gratitude.
Les comptes de l'Etat sont dans le rouge depuis 36 ans. Le dernier budget présenté en équilibre remonte à 1974 et le déficit public ne cesse d'augmenter par l'addition des montants empruntés. L'emprunt sert à financer les dépenses courantes, la France n'ayant plus les moyens de payer ses fonctionnaires, les allocations, les retraites. Pour payer les intérêts de sa dette, l'Etat emprunte auprès des banques, des Etats étrangers et des personnes richissimes confiants en la capacité de la France à se redresser.