Depuis la décision d'une création d'une police municipale à Paris, avec un débat sans vote au conseil de Paris au mois de février 2019, les futurs policiers municipaux de Paris seront là pour protéger les Parisiens mais en suivant les consignes. Celles-ci étaient claires pour la finale de football Algérie contre Sénégal de la CAN 2019 : les agents municipaux, futurs « policiers municipaux », devaient éviter des secteurs où des craintes de violences existaient.
Dans son arrêté du 17 juillet, la préfecture de police de Paris disait elle-même « qu'il existe des raisons sérieuses de penser que ces événements (des 11 et 14 juillet, ndlr) sont susceptibles de se reproduire (...) durant le week-end des 20 et 21 juillet ».
La Ville de Paris a ainsi fait passer les consignes suivantes à l'adresse de ses agents de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP) :
Si on ne connait pas le nombre de véhicules incendiés à Paris et dans le Grand Paris cette nuit là, ce message a le mérite d'être clair : les agents de la Ville de Paris, futurs agents de police municipale, ne sont pas encore prêts pour des opérations de maintien de l'ordre dans la capitale.
En réalité, cela ne fait pas partie de leur mission.
Lors du conseil de Paris de février 2019 portant la création d'un police municipale et alors que le pouvoir de police appartient au Préfet de Police de Paris, Anne Hidalgo revendique « une différence d'analyse juridique ». Politiquement, tout est une question de vocabulaire. Il faut surtout qu'une police dite municipale soit visible.
Que fait - et fera - la police municipale à Paris ?
Sa définition : « une police d'îlotage », « une police de tranquillité publique », « une police proche du citoyen » selon les mots mêmes de Michel Felkay, le commissaire de police détaché à la Mairie de Paris en janvier 2019 pour mettre en place la future police municipale dans la capitale à l'horizon 2020.
Le 16 juillet 2019, une cérémonie officielle avec les nouveaux agents affectés à la future police municipale parisienne est organisée à Paris en présence d'Anne Hidalgo : 3.200 agents existent déjà au sein de la Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection. Ils seront 3.400 agents d'ici la fin de l'année.
- Elle est sollicitée pour « du maintien de rue ».
- Elle réprime « quand il le faut » toutes les incivilités dont :
- la protection du piéton et la verbalisation des trottinettes sur les trottoirs envoyées « à la fourrière ».
- le dépôt des encombrants sur la voie publique,
- la lutte contre le bruit.
- Elle dispose de bombes lacrymogènes, de tonfa et de menottes, pour « intervenir ».
- Elle peut mener des opérations coordonnées avec la police nationale mais en restant dans ses missions d'îlotage.
- Elle s'organise sur des « parcours de tranquillité publique » :
- autour des stations de métro, pour agir contre le harcèlement,
- près des écoles, pour faire traverser les enfants,
- dans les squares à Paris, lieux de divers trafics relevant de la compétence de la police nationale (trafic de drogues et d'armes).
- Elle peut demander ses papiers d'identité à une personne qui commet une infraction sous ses yeux, en vue d'une contravention qu'elle ne veut pas, et ne peut pas toujours, délivrer. C'est ce qu'elle appelle « un travail de proximité ».
- Elle peut être mobilisée sur des quartiers en périphérie de Paris :
- pour verbaliser les tapages,
- pour fluidifier ou barrer des voies.
- Elle se déplace beaucoup à pied ou à vélo.
Ce que ne fait pas - et ne fera pas - la police municipale à Paris
- Elle ne s'occupera jamais de la moyenne ni de la grande délinquance, réservées à la police nationale.
- Elle ne sera jamais engagée pour des opérations de maintien de l'ordre en présence d'une foule qui pourrait être violente.
- Elle n'est pas armée au sens équipée d'armes à feu.
- Elle ne peut pas procéder à des contrôles d'identité si elle ne prend pas en flagrant délit un délinquant.
- Elle ne peut pas dresser de contravention aux personnes prises en flagrant délit. Pour cela, elle a besoin de la police nationale.
La majorité municipale divisée sur le sujet
Pour les alliés Ecologistes, « la police municipale n'est pas utile ».
Les alliés Communistes se posent des questions : « Le préfet de police de Paris a dit qu'il est contre. Quel intérêt politique ? Vous fissurez votre majorité et vous décevez. Les Parisiens n'ont pas été consultés ! »
De 2012 à 2017, François Hollande était le président de la République.
- Anne Hidalgo se constitue une "police" qui ne dit pas son nom.
- Paris : les Agents d'Accueil et de Surveillance des parcs et jardins mis en insécurité.
- Paris : la Mairie se plaint du grand nombre de procès-verbaux non payés ou classés sans suite.
- Anne Hidalgo favorable à une police municipale armée.
- Police municipale à Paris : Anne Hidalgo lance un appel d'offre sur la sécurité des Parisiens.