La situation de la Polynésie française
Le gouvernement reste attentif à la situation de la Polynésie française "qui vit une situation difficile (...) comme les autres collectivités" précise le ministre des Outre-mer Victorin Lurel à l'issue de l'entretien en tête à tête d'une demie-heure avec Gaston Flosse ; suivie avec ce dernier d'une réunion de travail avec le vice-président de la Polynésie française Nuihau Laurey, la représentante spéciale du gouvernement de la Polynésie française à Paris et ancienne ministre de l'Outre-mer Brigitte Girardin, le ministre polynésien des Ressources marines, des Mines et de la Recherche Tearii Alpha et le président de l'Assemblée de la Polynésie française et député Edouard Fritch (UDI).
"Des délibérations ont été prises" explique Victorin Lurel "soumises à l'examen du gouvernement qui a sa part de décision".
Les exigences de l'Etat
Victorin Lurel a reçu toutes les mesures prises par le nouveau gouvernement de la Polynésie française avant la réunion de travail, dont le projet de pacte de croissance qui comporte les points essentiels de la politique de Gaston Flosse qui l'explique de nouveau :
"Avant tout le redressement de la situation financière de la Polynésie. Ensuite, une fois redevenue crédible auprès des établissements financiers, auprès des banques, pouvoir emprunter raisonnablement et pouvoir lancer les grands chantiers d'investissement, créer des emplois, le pays souffre du chômage qui atteint 30 %, des situations de pauvreté difficiles à supporter, et ensuite le rattrapage social en troisième phase".
Le ministre des Outre-mer espère que toutes les mesures annoncées, "les économies dans la dépense, le sérieux de la réforme fiscale, le financement de la politique de relance économique", seront vues "avant la fin de l'année afin que l'Etat puisse voir ce qu'il peut faire, dans quelle mesure, dans quel calendrier". Il projette également de se rendre en Polynésie française dès que possible.
La Polynésie française montre l'exemple
"Nous avons beaucoup travaillé (...) et nous avons déjà montré l'exemple. Nous ne sommes que 7 ministres, plus le vice-président et le président. Il n'y a que 9 membres dans le gouvernement alors que dans le passé, c'était même 15 et jusqu'à 18 et 20.
Ensuite, nous avons nous-même pris des mesures de rigueur puisque les indemnités ont été diminuées, les voitures de fonction supprimées, les logements... d'abord par les pouvoirs publics.
Et ensuite nous avons élaboré une réforme fiscale et je pense que nous avons atteints les buts que nous nous étions fixés, dans la mesure du possible bien sûr, et cette réforme fiscale sera déjà pour l'essentiel appliquée dès le 1er août et ensuite d'autres mesures, comme la loi nous y oblige, seulement à partir de l'exercice 2014".
La promesse de Gaston Flosse
"Nous les tiendrons. La preuve c'est que quand nous disons 'diminuer les dépenses de fonctionnement du personnel', nous avons un programme de 800 départs d'agents publics sur les 5 680 sur 3 ans (...). Déjà en 2013, il y a 112 agents que nous avons mis à la retraite (...) Et bien sûr nous demandons dans le cas de départs volontaires la participation de l'Etat. Nous tiendrons ces engagements".
Dernier point : le président de la Polynésie française plaide pour que les participations versées au pays d'outre-mer par l'Etat jusqu'en 2007 au début du quinquennat du président Sarkozy, "arrêtées, cassées, sans que nous ne sachions pour quelles raisons (...) comme pour l'aide aux plus pauvres", ne soient plus suspendues.
Ce qui lui fait dire que la Polynésie française est partie "pour que les relations soient meilleures avec Monsieur Lurel en tous les cas" qu'avec les précédents ministres de l'outre-mer, Michèle Alliot-Marie, les secrétaires d'Etat Christian Estrosi et Yves Jégo, et Marie-Luce Penchard, sous le quinquennat Sarkozy.
Une réunion de travail, à huis-clos, s'est également tenue le jour même avec le Premier ministre. Et tandis que les ministres du gouvernement de la Polynésie française sont reçus par les services de l'Etat à Paris, le président Gaston Flosse espère être reçu à l'Elysée pour une ultime réunion de travail avant son retour à Papeete - Tahiti le 26 juillet. Une rencontre qui ne figure pas à l'agenda officiel du Président François Hollande cette semaine.
A suivre sur Paris Tribune...