
Panique du service de sécurité
Talkie-Walkie, coups de fils et une demi-douzaine d'agents de la sécurité sont dépêchés à l'accueil situé rue de Lobau. Le chef d'entreprise forain entrepreneur âgé de 78 ans Marcel Campion arbore un étendard la carte de Citoyen de Paris. Mais personne ne sait ce que c'est. La carte de Citoyen de Paris permet notamment d'être invité à des événements culturels, sportifs, de bénéficier de privilèges comme venir au conseil de Paris avec un accueil réservé.
En effet, les agents forment une haie d'honneur et Marcel Campion est escorté jusqu'à la tribune réservée au public. C'est aussi le cas pour ressortir de l'Hôtel de Ville à la suspension de séance à 13h.
Quelques minutes avant la reprise de la séance, un cadre de la Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection (DPSP) dirigée par l'ex-commissaire de police du 18e arrondissement Matthieu Clouzeau a pour mission d'escorter le propriétaire et patron de la Grande Roue place de la Concorde jusqu'à la tribune du public ; rebelote lorsqu'il quitte la Mairie à l'issue du débat sur « le rapport comportant les observations définitives de la CRC sur la gestion par la Ville de Paris des animations emblématiques conduites sur le domaine public sur l'exercice 2010 et suivants ».
Le cadre de la DPSP reste assis dans la tribune, à deux bancs derrière Marcel Campion qui est sous surveillance.
Panique chez des élus de Paris
Marcel Campion a aussi reçu des textos d'élus qui ne pouvaient pas passer le voir, ni rester en séance pour le débat sur « le rapport de la CRC sur la gestion par la Ville de Paris des animations emblématiques conduites sur le domaine public sur l'exercice 2010 et suivants ».
Environ une trentaine d'élus assistent au débat sans vote.
Panique au service presse communication
Mais le service de presse de l'Hôtel de Ville est formel : il est interdit à un non-élu de rencontrer les journalistes de la presse municipale en salle de presse. La salle de presse est réservée aux seuls échanges entre les conseillers de Paris présents au conseil de Paris et les journalistes. Il n'est pas non plus possible d'être interviewé à l'intérieur des bâtiments de l'Hôtel de Ville.
La responsable de presse se tient dans l'embrasure de la porte de la salle de presse. « Ce n'est plus la Maison du Peuple » commente Marcel Campion. La responsable : « Si, c'est la Maison du Peuple ». Marcel Campion : « Non, ce n'est plus la Maison du Peuple, je connais cette maison depuis 60 ans ». La discussion s'arrête là.
Deux journalistes (l'AFP et Paris Tribune) sont autorisées à l'interviewer dans un couloir, micros acceptés mais sans photos ni vidéos. Voir le reportage vidéo : Rapport de la Cour des comptes au conseil de Paris : Marcel Campion écoute et parle.
Explication 1 : la mise en examen
Pourquoi ?
Marcel Campion est mis en examen le 1er juin 2017 pour recel d'une faveur qui lui aurait été accordée par la Ville de Paris, elle-même mise en examen pour favoritisme le 10 novembre 2017. Cela fait suite à la convention d'occupation du domaine public (CODP) signée le 4 juillet 2016 pour l'installation temporaire de la Grande Roue, le long du jardin des Tuileries place de la Concorde, suite à un appel à projet jugé infructueux par la Mairie de Paris.
La convention signée est transmise le jour même par une main inconnue au Parquet qui procède à la désignation d'un juge d'instruction pour « délits présumés de favoritisme et abus de biens sociaux » à l'encontre de Marcel Campion et ses sociétés commerciales.
La Chambre régionale des comptes d'Ile-de-France se penche également au même moment que le Procureur sur les CODP signées ente Marcel Campion et ses sociétés commerciales et la Mairie de Paris.
Marcel Campion mis en examen le 1er juin 2017, Anne Hidalgo fait voter en conseil de Paris, en juillet et novembre 2017, deux voeux sans valeur juridique, pour en finir avec la CODP du Marché de Noël à partir de juillet 2017, et avec la Grande Roue à compter de juillet 2018.
Explication 2 : l'ordonnance du Président François Hollande
L'ordonnance du 19 avril 2017 relative à la propriété des personnes publiques est signée par François Hollande, le premier Ministre Bernard Cazeneuve et trois autres ministres proches du Président, et publiée trois jours avant le premier tour des élections présidentielles.
Le premier chapitre traite des « Dispositions relatives à l'occupation et à l'utilisation privatives du domaine public ». L'article 4 stipule que lorsque « le titulaire occupe ou utilise le domaine public en vue d'une exploitation économique, sa durée est fixée de manière à ne pas restreindre ou limiter la libre concurrence au-delà de ce qui est nécessaire pour assurer l'amortissement des investissements projetés et une rémunération équitable et suffisante des capitaux investis, sans pouvoir excéder les limites prévues, le cas échéant, par la loi. »
En s'appuyant sur ces textes mais pas seulement, Marcel Campion conteste également devant la justice son éviction de Paris. Les décisions prises par la Mairie de Paris à l'encontre du Marché de Noël et de la Grande Roue sont attaquées. Le Préfet de police de Paris propose à plusieurs reprises une médiation à Anne Hidalgo qui refuse. Interrogée par Paris Tribune, la Préfecture de région Ile-de-France répond n'avoir déferré en 2017 aucune délibération du conseil de Paris devant le tribunal administratif, y compris les voeux.
La mise en examen de Marcel Campion pour recel d'une faveur qui lui aurait été accordée par la Ville de Paris produit des effets dévastateurs. La présomption d'innocence est bafouée.
Explication 3 : les attaques contre le monde forain
Marcel Campion sent le danger qui guette la noble profession de forain. Les nuages s'amoncellent au-dessus de sa tête et il doit défendre son gagne-pain, se battre pour sa famille victime avec lui de neuf contrôles fiscaux, se démener pour essayer de trouver du travail aux 250 familles privées de Marché de Noël à la saison 2017/2018, ...
L'espoir : le flambeau de la Justice
Il reste le fond et les affaires pénales. Les nombreux recours introduits sur le fond devant les tribunaux, notamment contre les décisions municipales, sont en attente d'une date d'audience.
Sur le fond, Marcel Campion espère gagner. Il attend les dates d'audience pour 2018 :
Marcel Campion bénéficie de la présomption d'innocence et aucune de ses affaires n'a été jugé au fond. Armé d'un bon moral à tout épreuve, combattif et pragmatique, Marcel Campion s'est ajouté un nouveau défi : celui de peser dans les prochaines municipales à Paris, sans se présenter aux élections, à la tête du mouvement Paris Libéré entouré de deux grands amis issus de la société civile.
En savoir plus
- Paris : les derniers jours de la Grande Roue place de la Concorde.
- Rapport de la Cour des comptes au conseil de Paris : Marcel Campion écoute et parle.
- L'avenir du Marché de Noël sur les Champs-Elysées dépend du juge des contrats.
- Marcel Campion, Anne Hidalgo et la grande roue.
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