L'affaire est insolite
"Pour les faux, il n'existe aucun élément probant, aucune expertise n'a été entreprise. Pour les autres griefs, il est établi que l'homme qui a remis les fonds au postier a noué des liens d'amitié avec lui. Ils se sont connus en 1977. Veuf et sans enfant, doté d'un patrimoine conséquent, l'homme qui avait l'âge d'être le père de mon client a voulu le gratifier. Son soutien a duré des années. Il était libre de disposer de son argent. Toujours dévoué, le postier s'est rendu compte en 2011 que la santé de son ami déclinait. C'est lui qui prend l'initiative pour une mesure de protection et une curatelle est ordonnée. Le vieil homme part en maison de retraite. La maladie affecte progressivement ses capacités. Le postier continue d'entretenir des liens avec lui jusqu'au moment où il tombe malade à son tour. Une histoire humaine dans une société où les hommes sont de plus en plus seuls".
Maître Gérard Ducrey poursuit :
"La Poste prétend aujourd'hui qu'il y a eu des signatures non conformes. Pourquoi le prétendre des années après l'émission des chèques et formulaires de retrait alors que les opérations ont été exécutées ? Si les signatures étaient non conformes, la Poste devait rejeter les chèques à l'époque et elle ne l'a pas fait. Mais, le plus extraordinaire, c'est que La Poste, dotée d'un service juridique étoffé, porte plainte pour des faits prescrits, ce qui est constitutif de dénonciation calomnieuse. Quant à la présomption d'innocence, La Poste ne s'en embarrasse pas".
Contactée à l'occasion de la première séance du Conseil Central de Discipline, La Poste n'a pas souhaité s'exprimer.
Une affaire à suivre sur Paris Tribune.