Manque de preuves et écart significatif de voix : la réclamation est rejetée
Une concerne l’Ile-de-France, la 11e circonscription des Yvelines.
Le candidat socialiste élu, Benoît Hamon, depuis nommé Ministre délégué chargé de l’économie sociale et solidaire au sein du Gouvernement Ayrault obtient le rejet de la réclamation du député UMP (1) sortant Jean-Michel Fourgous.
Le candidat malheureux, battu avec 44,62% des suffrages exprimés, a habilement motivé sa requête mais n’a pas été en mesure de convaincre le Conseil constitutionnel faute de rapporter la preuve de ses griefs et sans doute aussi à cause de l’écart significatif de 3.872 voix, même si ce point n’est pas rappelé dans la décision. (2)
Irrégularités dans 21 procurations : l'élection gagnée avec une avance de 10 voix est annulée
L’invalidation de celle-ci, Madame Dolorès Roqué, a été prononcée au motif que le Conseil constitutionnel a relevé que 21 procurations doivent être considérées comme viciées par des irrégularités substantielles (absence de signature du mandant, absence de signature de l'autorité devant laquelle la procuration a été établie …).
L'élection ayant été acquise avec une avance de 10 voix, au regard des anomalies constatées, elle a été annulée.
Un article jugé conforme à la Constitution ne peut pas être invoquée comme étant contraire à la Constitution
Or, l'article L.O. 134 du code électoral interdit à un remplaçant d'un sénateur ou d'un député d'être remplaçant d'un candidat à l'Assemblée nationale.
Constatant le non-respect de cette disposition, le Conseil a procédé à l'annulation des opérations électorales dans les deux circonscriptions. Il a préalablement écarté une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) posée par les 2 élus qui ont soutenu vainement que l'article L.O. 134 était contraire à la Constitution alors que cet article avait déjà été examiné et jugé conforme à la Constitution par une décision du 10 juillet 1985.
Force est de constater que les 2 élus, bien que parlementaires et juristes expérimentés, puisque l’un est avocat et l’autre conseiller d’Etat, ont des lacunes dans la connaissance du droit électoral ce qui n’est pas sans conséquence lorsqu’on est candidat.
Aucun texte ne permet au suppléant de démissionner pour se présenter avec un autre candidat
À la suite de ces 3 annulations, des élections législatives partielles seront organisées en 2013.
Encore 6 sièges de députés d'Ile-de-France menacés
6 députés de l’Ile-de-France voient leur siège menacé :
- dans les Hauts-de-Seine :
> Jean-Christophe Fromantin, UDI (6), dans la 6e circonscription et
> Jean-Marc Germain, SRC (7), dans la 12e circonscription ;
- en Seine-Saint-Denis :
> Jean-Christophe Lagarde, UDI, nouveau Secrétaire Général de cette formation politique, dans la 5e circonscription et
> Elisabeth Pochon, SRC, dans la 8e circonscription ;
- en Seine-et-Marne :
> Yves Albarello, UMP, dans la 7e circonscription ;
- dans le Val-d’Oise :
> François Scellier, apparenté UMP, doyen d’âge de l’Assemblée Nationale, dans la 6e circonscription.
Les requêtes doivent être examinées avant Noël selon le programme prévisible du Conseil constitutionnel.

(2) Conseil Constitutionnel n° 2012-4587 du 20 novembre 2012. Hamon – Fourgous – JO du 22 novembre 2012
(3) Conseil Constitutionnel n° 2012-4563/4600 du 18 octobre 2012 - Devedjian - JO du 19 octobre 2012
(4) Conseil Constitutionnel n° 2012-4565/4567/4568/4574/4575//4576/4577 du 18 octobre 2012 - Plagnol - JO du 19 octobre 2012
(5) Conseil Constitutionnel n° 2012-4590 du 24 octobre 2012. Roqué - JO du 26 octobre 2012
(6) UDI : Union des Démocrates et Indépendants
(7) SRC : Socialiste, Républicain et Citoyen, nom du groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale pour les élus socialistes et radicaux de gauche
- 6 septembre 2012 : Le point sur le contentieux des élections législatives.
- 6 septembre 2012 : Contentieux électoraux en Ile-de-France : 11 députés dans l'attente.