
Du côté des agents travaillant pour Streeteo, les choses sont plus graves qu'une connexion internet aléatoire. Le syndicat CGT à la Ville de Paris conseille aux salariés d'exercer leur droit de retrait.
La CGT à la Ville de Paris interpelle Anne Hidalgo et les élus de Paris
"Madame la Maire de la Ville de Paris, Mesdames et Messieurs les élus,
La Ville de Paris a transféré les contrôles de stationnement payant à la société STREETEO sans une réelle prise en charge un temps soit peu sérieuse.
Une contrôleuse s'est fait dépouiller et a subi des agissements à caractère sexuel pendant l'exercice de ses fonctions.
Un contrôleur a attrapé une infection urinaire, suite à l'obligation d'utiliser les WC publique.
Les agressions tels que les gifles, les crachats, menaces de mort, coup de point, etc... sont leur quotidien.
Le chargement des PDA se fait au domicile des contrôleurs.
Les tenues ne sont pas adaptées.
Les chaussures sont payées par les contrôleurs.
Certains contrôleurs ayant peur pour leur emploi, acceptent de travailler seul et en totale insécurité.
Aucun moyen de communication fourni par l'employeur mettant de ce fait les contrôleurs en péril en cas d’agression.
Des contrôleurs à temps plein qui ne perçoivent que la modique somme de 1050 euros en salaire net.
Madame la Maire de la Ville de Paris, êtes vous fière du nombre de PV établi par la société STREETEO en exploitant les personnels ?"
CGT ASPS Accueil, Surveillance, Prévention, Sécurité de la ville de Paris et des Administrations Annexes, le 31 janvier 2018.
Couacs en série
Côté travail, la hiérarchie leur impose "60 PV par heure", sachant qu'ils travaillent de "9h à 17h" ou de "12h à 20h". Ils travaillent sans gilet pare-balles comme c'était le cas avant le 1er janvier 2018 lorsque la Préfecture de police de Paris équipait les agents chargés de verbaliser le stationnement frauduleux. Ils n'ont pas non plus de talkie-walkie les reliant au commissariat le plus proche et doivent utiliser leur téléphone personnel pour appeler la police à l'aide. Vu les situations d'insécurité vécues dans des quartiers de Paris, des agents de Streeteo ne veulent plus y retourner. A peine commencée, l'opération Zéro fraudeurs au stationnement de la Mairie de Paris a du plomb dans l'aile et des euros se perdent.
Avec les policiers, les relations n'ont pas bien démarré non plus du fait d'une mauvaise communication entre la Mairie de Paris et Streeteo : les agents du privé ont mis des PV à des voitures particulières sans savoir qu'ils s'agissaient de voitures particulières appartenant à des policiers en service. Or, en vertu d'une longue tradition entre la Ville de Paris et la Préfecture de police de Paris, les policiers qui ont besoin de leur véhicule personnel pour venir au travail et rentrer chez eux ne payent pas le stationnement autour ou à proximité des commissariats de police. Les places de parking manquent à Paris et l'Etat ne veut pas non plus prendre en charge des places gratuites pour ses agents dans les parking payants comme chez l'ex-Vinci Park devenu Indigo, aujourd'hui maison mère à 100 % de Streeteo.
Streeto recrute
Depuis le 31 janvier 2018 à 9 heures, elle recherche en CDI à temps plein un "Chef d’équipe de contrôle du stationnement" chargé notamment "d'accompagner les agents dans les difficultés qu’ils pourraient rencontrer dans l’exécution de leurs missions".
Depuis le 9 janvier 2018, la société est également en train de recruter en CDD de 3 mois de nouveaux "Agents de contrôle du stationnement". Parmi leurs missions, "renseigner les piétons et usagers en leur fournissant les informations relatives aux lieux de tourisme, etc" en plus des renseignements sur les modalités de stationnement.
Agents de contrôle du stationnement Offre d'emploi chez Streeteo mise en ligne le 9 janvier 2018. | Chef d'équipe de contrôle de stationnement Offre d'emploi chez Streeteo mise en ligne le 31 janvier 2018. |
CDD 3 mois
| CDI Temps plein
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Rattaché à un Chef d’équipe, vos missions seront les suivantes :
| Rattaché à un Responsable opérationnel, vos missions seront les suivantes :
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Les prix du stationnement payant à Paris depuis le 1er janvier 2018
- entre 8 euros et 35 euros d'amende en cas de dépassement ou de paiement insuffisant si l'amende est payée dans les 96 heures, sinon 50 euros passé ce délai, en Zone 1.
- entre 4,80 euros et 24,50 euros d'amende en cas de dépassement ou de paiement insuffisant si l'amende est payée dans les 96 heures, sinon 35 euros passé ce délai, en Zone 2.
Durée du stationnement | Zone 1 : du 1er au 11e arr. | Zone 2 : du 12e au 20e arr. |
1ère heure | 4 euros | 2,40 euros |
2e heure | 4 euros | 2,40 euros |
3e heure | 8 euros | 4,80 euros |
4e heure | 10 euros | 7,20 euros |
5e heure | 12 euros | 8,60 euros |
6e heure | 12 euros | 9,60 euros |